Lecture de la lettre de Saint Paul, aux Romains (8.18-25)
J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas comparables à la gloire que Dieu nous révélera. La création entière attend avec impatience le moment où Dieu révélera ses enfants. Car la création est tombée sous le pouvoir de forces qui ne mènent à rien, non parce qu’elle l’a voulu elle-même, mais à cause de celui qui l’y a mise. Il y a toutefois une espérance : c’est que la création elle-même sera libérée un jour du pouvoir destructeur qui la tient en esclavage et qu’elle aura part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Nous savons, en effet, que maintenant encore, la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche. Elle le fait en solidarité avec nous, car ce n’est pas seulement la création qui souffre : nous qui avons déjà l’Esprit saint comme première part des dons que Dieu a promis, nous gémissons aussi intérieurement en attendant que Dieu fasse de nous ses enfants et qu’il délivre nos corps de leurs souffrances. Car nous avons été sauvés, mais en espérance seulement. Si l’on voit ce que l’on espère, ce n’est plus de l’espérance : qui donc espérerait encore ce qu’il voit ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance.
Les souffrances du temps présent et la gloire à venir
La souffrance fait partie de la vie. Les moments que nous avons vécus à cause du Covid-19, ce que nous subissons comme conséquences des crises climatiques avec les suites économiques difficiles que cela entraîne, ce à quoi nous assistons aux 4 coins du monde comme déferlement de violence, entraînant des soubresauts jusqu’à nos portes, tout cela nous rappelle à quel point notre monde est rempli de souffrance. Et que dire de nos vies personnelles et de la fragilité que nous pouvons ressentir !
Comment faire face à tout cela, comment faire face à la souffrance ? La Bible peut nous aider. En Romains 8, l’Apôtre Paul nous dit comment nous pouvons tenir ferme. La réponse ? Être convaincu que le meilleur reste encore à venir, pas comme des bisounours, des béats, des niais, des simplets… Non, mais lucidement, parce que nous savons d’où nous venons et où nous allons, et cela doit nous donner les moyens de nous occuper du temps présent, qui est le début de la vie éternelle, l’antichambre, l’apprentissage ! Le meilleur n’est pas que pour après cette vie qui ne serait qu’une vague parenthèse !
Paul a dit que « nous sommes cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui ». Mais si nous sommes honnêtes, nous trouvons cette idée très difficile à accepter. La gloire OK, mais la souffrance ? Surtout si la gloire ne vient hypothétiquement que bien après la souffrance… La souffrance fait mal, très mal. C’est là que Paul nous encourage ! Il dit que les souffrances du temps présent, qui sont souvent très pénibles et douloureuses, ne sont même pas comparables à la gloire à venir, comme les douleurs de l’accouchement sont oubliées quand l’enfant est dans tes bras, belle image de Paul. Il parle de l’avenir glorieux qui attend celui qui fait confiance dans la mort de Jésus-Christ et sa Résurrection, pas de dimanche de Pâques sans Vendredi Saint, mais pas de Vendredi Saint qui ne puisse ouvrir sur le dimanche de Pâques.
Bien sûr que tout ne tourne pas rond dans le monde, d’ailleurs y a-t-il eu une seule période de l’histoire de l’humanité lors de laquelle le monde tournait rond ? Mais l’espérance est là, qu’un jour, « cette même création sera libérée de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. » Chaque fois que nous voyons que le monde ne tourne pas rond, nous devrions nous dire que la création soupire en attendant la vie éternelle. Mais soupirer ne suffit pas, mes amis, encore faut-il s’engager pour que ce que nous espérons puisse arriver ! Non, la gloire, la vie éternelle, n’est pas seulement pour après cette vie, elle est commencée dès à présent et dépend de ce que nous faisons, de ce que nous disons, de ce que nous relayons, de ce dont nous témoignons ! De fake-news ? De choses tirées des réseaux sociaux érigés comme vérité toute puissante et indiscutable ? Les jeunes, ne vous faites pas avoir, ne vous faites pas manipuler, ne laissez pas d’autres réfléchir à votre place ! N’attendez pas, non plus, que tout tombe tout cuit du ciel !
« Attendons avec persévérance », dit Paul, certes ! Mais ce n’est pas attendre les mains dans les poches, mais en travaillant pour que ce que nous espérons puisse aussi advenir ! Certains que le meilleur reste encore à venir, mais qu’il ne viendra que si nous nous y mettons !
Paul conseille la patience, mais pas à la manière d’un entraîneur de foot qui ne voit pas son équipe capable de décoller dans l’immédiat parce que trop jeune, la patience active qui ne te réveille pas quand c’est trop tard, quand tout a été détruit, quand tout espoir a été anéanti, veiller dirons-nous pendant l’Avent, mais pas les mains dans les poches et le nez en l’air ! L’état de notre monde suggère qu’il faut agir maintenant. Que ce soit pour les générations à venir, pour les espèces en voie d’extinction, la couche d’ozone qui s’amincit ou les conséquences pour la santé de nos manières de vivre, et comment ne pas penser à toutes les menaces sur l’équilibre de notre monde, et cette violence, cette insupportable violence, physique là-bas, verbale et virale ici ! C’est là qu’il nous faut agir et agir maintenant, afin de permettre à la gloire de Dieu d’être vue. Et la gloire de Dieu, c’est l’homme debout ! Le meilleur est à venir, à faire naître, à faire advenir, mais il ne sera possible que si nous nous bougeons ! Nous le devons à celles et ceux qui y ont laissé leur vie, nous le devons à ceux à qui nous allons donner la vie !